Poids de filet de pêche

Supposé néolithique

Perforation biconique

Dragage de la Seine

Bardouville 76

Poids de filet de pêche

Supposé néolithique

Perforation biconique

Dragage de la Seine

Bardouville 76

Armature de fléche foliacée en silex

Période classique (300 / 900 AP. J-C)

Mésoamérique 

Excentrique Maya en silex

Epoque classique

Mésoamérique

Poids de pêche

Vallée de Seine

                            Par François Petit

Galet en grès présentant un percement

   
  Les poids de pêche que l’on peut trouver sur les berges de la Seine témoignent d’activités halieutiques intenses dans le passé.

A titre anecdotique, rappelons que dans les années 2000 les deux derniers pêcheurs professionnels en Seine poursuivaient leurs activités aux environs du pont de Tancarville.

Poids de pêche en grès avec encoche pour assurer  une meilleure fixation de la corde du filet

L’origine préhistorique de ces poids est supposée. De tels objets ont été retrouvés près d’Anvers , comme l’explique dans une des ses études le préhistorien Cleyet-Merle (Conservateur du musée des Eyzies en Dordogne).

J’ai personnellement constaté la présence de poids de pêche, en contexte préhistorique, pas toujours homogène, dans des berges  de la Seine. Mais l’utilisation de tels poids a perduré jusqu’à la période historique et, par prudence, je les qualifierai de « protohistoriques».

Certains pêcheurs au début du siècle dernier, continuaient même à en utiliser, les trouvant prêts à l’emploi, abandonnés sur les bords du fleuve. Ils étaient loin d’imaginer alors qu’ils réutilisaient les poids fabriqués par leurs lointains ancêtres.

Notons enfin que de tels poids sont exposés au musée de la Marine à Caudebec-en-Caux.

Voilà pour la partie (pré) historique de ces poids façonnés dans des galets de grés. Leurs utilisateurs les perçaient à l’aide d’un foret dont la rotation était assurée par un petit arc (l’utilisation du foret remonte à la fin du Magdalénien, il y a plus de 10.000 ans).  Une saignée était creusée parfois, permettant un meilleur positionnement de la corde d’attache.

  Poids de pêche ayant fait l'objet d'un second percement.Le premier n'étant plus utilisable a cause d'un choc.On notera une autre tentative de percement qui n'a pas été poursuivie.

On trouve aussi des poids en calcaire présentant souvent, comme certains poids en grès des percements coniques, voire biconiques. Rarement (moins de 1%) ces poids ne sont pas forés mais rainurés pour en permettre la fixation.

Il en existe aussi en tuile romaine et aussi en simple rognon de silex aménagé et possédant un trou naturel.

Plus que jamais, les datations de tels objets se montre aléatoire.

Rognon en silex présentant un trou naturel et ayant été utilisé comme poids de pêche

     
        Poids de filet de pêche dans une tuile Gallo-Romaine

En bord de Seine, une faible minorité de poids de pêche présente des gorges de fixation et non des percements. Il s’agit en réalité de moins de 1% des trouvailles. Ils sont façonnés dans des blocs de calcaire.

        Poids de filet à gorge

Pesons d’ailleurs….

Ces poids évoquent ceux trouvés sur les Terrasses de la Garonne en contexte néolithique.

Le préhistorien Louis-René Nougier dans les années 60 a élargi leur champ d’étude aux poids trouvés dans certaines grottes pyrénéennes, en stratigraphie.

Par grandes quantités, on en a trouvé aussi dans les vestiges de palafittes suisses, en tout point analogues à ceux des terrasses de la garonne.

Il s’agit toujours d’une technique très frustre consistant à enlever quelques éclats de part et d’autre de galets plats souvent en quartzite afin d’obtenir deux encoches opposées permettant d’y fixer un lien.

Poids de pêche  à encoches latérales, venant des sites néolithiques de la Pointe aux Oies (62)

Dans tous les cas, ces nombreux poids ou pesons montrent l’importance des activités halieutiques chez nos ancêtres et particulièrement durant la période néolithique.

Poids de pêche de la vallée de la Loire (Nantes)

François Petit

31.05.09